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    A l’heure de midi, alors que les estomacs chuchotent aux esprits des propositions alléchantes, le pêcheur revient de sa virée quotidienne le bateau chargé d’un étrange et gros poisson. On se rassemble, on s’interroge... Il règne sur le débarcadère une belle agitation.

    Est-ce le tempérament exalté des riverains qui provoque l’étincelle ? Ou bien la faim qui délie les langues ? Toujours est-il qu’elle court, elle court, ‘La Rumeur de Venise’. Elle enfle et se déploie, saute de balcons en balcons, se faufile d’intérieurs en terrasses, pour finalement s’évaporer. Chacun y va de son commentaire : qui parle d’un espadon, qui d’un requin-marteau, qui d’une baleine ! Pendant ce temps, la vie suit son cours. Sur les toits, un rat passe son chemin, des amoureux se bécotent, le linge prend le soleil.

    Espiègle et coloré, amusant et farfelu, ‘La Rumeur de Venise’ nous convie à une singulière promenade sur les bords de la lagune. Un livre sans mots, à regarder, à déplier - à condition de disposer d’un recul certain - et à imaginer.

     

     

    La Rumeur de Venise - d'Albertine

     

    Editeur : La Joie de Lire
    Publication :20/3/2008

     

     

     


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    Ce séminaire vise deux objectifs : d'une part procurer une introduction aux travaux actuels de sciences sociales qui traitent des productions scientifiques et intellectuelles ; d'autre part mettre l'accent sur leurs incidences méthodologiques sur des études plus généralistes de sociologie ou d'histoire économique et sociale.

     

     

    Comment interroge-t-on les modalités de la production des savoirs scientifiques, celles de la réception des œuvres et du livre de sciences, celles de la facture matérielle des ouvrages et des supports ? Comment articule-t-on avec l'analyse des opérations intellectuelles différents niveaux d'enquête qui partent de l'histoire et de la sociologie des lieux institutionnels, des contextes de formations et des formes de circulation des savoirs ?

     

    On soulignera le fait que ces questions, une fois posées aux sciences sociales et à l'économie, conduisent aujourd'hui vers de nouveaux objets dans ces disciplines.Ce qui intéresse la sociologie des sciences

    Sociologie des sciences

    La sociologie des sciences étudie comment la société et la science interagissent et se façonnent mutuellement. Elle examine comment les normes sociales, les valeurs et les croyances influencent la production scientifique ainsi que la manière dont la science peut façonner les structures sociales et les politiques publiques. En comprenant cette dynamique, nous pouvons mieux appréhender comment la science est socialement construite et comment elle influence notre vision du monde.

    Un autre sujet important abordé par la sociologie des sciences est l'analyse des conséquences sociales des découvertes scientifiques. Elle explore comment les nouvelles connaissances sont perçues par le public, quelles sont leurs applications dans la société et comment elles peuvent être utilisées politiquement. Cette perspective permet de mettre en lumière des questions éthiques et sociales liées à la science, favorisant ainsi un débat plus éclairé sur les implications de ces avancées.

    La sociologie des sciences est un champ d'étude transdisciplinaire qui offre une perspective critique sur la relation entre la science et la société. Elle nous rappelle que la science n'est pas une entreprise isolée, mais profondément ancrée dans des contextes socio-culturels, politiques et économiques. En comprenant ces dynamiques complexes, nous pouvons mieux évaluer l'impact de la science sur notre vie quotidienne et participer à un dialogue plus éclairé sur les enjeux scientifiques de notre époque.

    En France on considère que les travaux de Bruno LATOUR sont pionniers en la matière. Voir:

    Petites leçons de sociologie des sciences (2007), La science en action (1987), Nous n'avons jamais été modernes (1991).

     

     

     

     

     

     


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    Les rapports avec les autorités de tutelle des musées furent évoqués. Si, tous les participants rappellent que le Musée du quai Branly, grand projet prestigieux (Guerreiro), a bénéficié du soutien des autorités, l’orientation de ce musée, notamment quant à la politique d’acquisition axée sur l’achat d’objets onéreux sur le marché de l’art, et non sur l’achat d’objets usuels sur le terrain (Coiffier), ainsi que les modalités de gestion (précarité de l’emploi et large externalisation des services) et de présentation « post-moderniste » des collections permanentes (Gaillard), étaient peu compatible avec la recherche sur la durée tels que l’entendent les anthropologues.

    Quant au MUCEM, en voie de réalisation, qui reste fidèle à la collecte d’objets contemporains avec mise en contexte (Chevallier), il ne reçoit qu’un appui mitigé des autorités de tutelle (Colardelle). La présence aujourd’hui de l’ethnologie au Musée de l’Homme, à l’heure de la mégalopole planétaire a été présentée à propos d’une maison venue du Japon (Gourarier). Cependant l’ethnologie n‘y est plus représentée que par quelques chercheurs non loin de la retraite (Dupaigne).

    L’anthropologie dans le monde urbanisé a été évoquée par plusieurs intervenants (notamment Calogirou et Pétonnet) et la question de la collecte des objets actuels, ainsi que la présentation muséologique de faits urbains et modernes a été largement examinée. L’utilisation des moyens médiatiques divers apparaît désormais comme indispensables, mais ses limites restent à déterminer. Marc-Olivier Gonseth, conservateur du musée ethnographique (souligné par nous) de Neuchâtel (MEN) en Suisse (à Genève aussi, on utilise délibérément ce mot pour désigner le MEG, « musée d’ethnographie » de la ville ) a montré comment, à Neuchâtel, on utilise des supports classiques et médiatiques pour ses présentations.

    Il a rappelé aussi les liens durables entre le musée de Neuchâtel et un institut de recherche installé sur place. Une intervention (de l’Estoile) a souligné que le musée anthropologique d’aujourd’hui ne peut plus être une encyclopédie des cultures du monde ; il doit être un musée de la relation avec les autres, ce qui nécessite. autant que dans le passé, des anthropologues pour créer cette relation de manière signifiante.

    Les intervenants à cette table-ronde ont, dans des perspectives diverses, souligné l’importance de la présence continue (et rétribuée !) d’ethnologues anthropologues, ceci également au niveau décisionnel, dans les musées qui concernent les cultures du monde, et qui prétendent les faire connaître.


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    la table-ronde « Musées d’ethnologie et pratique de l’ethnologie aujourd’hui » s’est déroulée en présence de la grande majorité des inscrits, ainsi que celle de collègues et étudiants intéressés. Le laboratoire d’anthropologie urbaine du CNRS en avait assuré le déroulement dans des conditions agréables. Il y eut des interventions parfois vigoureuses et des discussions animées, mais sans agressivité.

    Nonobstant des invitations envoyées à nombre de responsables de province, on regrette leur absence. Anne-Christine Taylor, empêchée par les grèves, n’a pu participer, mais aucun autre responsable du Musée du Quai Branly, pourtant au cœur des questions évoquées, n’avait daigné accepter nos invitations.

    Pour tous les participants le lien entre ethnologie sur le terrain et musées de société s’avérait primordial comme en attestent les livres d'anthropologie aujourd'hui. Il ne faut pas cacher que l’existence récente du musée du quai Branly, et celle prévue du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, suscitèrent analyses et réactions souvent critiques, mais aussi des propositions quant à leur orientation et quant au rôle que devraient y jouer des ethnologues ou anthropologues.

    Par ailleurs, diverses interventions soulignaient que des interrogations sur les rapports entre le Musée de l’Homme, le Musée des Arts et Traditions populaires et anthropologues existaient depuis longtemps ; des causes diverses quant à une réelle désaffection (et on peut parler de divorce pour nombre de chercheurs), furent évoquées : notamment insertion professionnelle insatisfaisante dans des musées transdisciplinaires (au musée de l’Homme notamment), intérêt majeur pour des thèmes, tels la parenté et les mythes, en principe difficilement présentables muséologiquement.

    Pourtant, une des tâches des musées de société reste aujourd’hui, comme hier, de montrer par exemple des faits matrimoniaux et familiaux (Segalen).