• Musées d’ethnologie et pratique de l’ethnologie aujourd’hui - fin

     

    Les rapports avec les autorités de tutelle des musées furent évoqués. Si, tous les participants rappellent que le Musée du quai Branly, grand projet prestigieux (Guerreiro), a bénéficié du soutien des autorités, l’orientation de ce musée, notamment quant à la politique d’acquisition axée sur l’achat d’objets onéreux sur le marché de l’art, et non sur l’achat d’objets usuels sur le terrain (Coiffier), ainsi que les modalités de gestion (précarité de l’emploi et large externalisation des services) et de présentation « post-moderniste » des collections permanentes (Gaillard), étaient peu compatible avec la recherche sur la durée tels que l’entendent les anthropologues.

    Quant au MUCEM, en voie de réalisation, qui reste fidèle à la collecte d’objets contemporains avec mise en contexte (Chevallier), il ne reçoit qu’un appui mitigé des autorités de tutelle (Colardelle). La présence aujourd’hui de l’ethnologie au Musée de l’Homme, à l’heure de la mégalopole planétaire a été présentée à propos d’une maison venue du Japon (Gourarier). Cependant l’ethnologie n‘y est plus représentée que par quelques chercheurs non loin de la retraite (Dupaigne).

    L’anthropologie dans le monde urbanisé a été évoquée par plusieurs intervenants (notamment Calogirou et Pétonnet) et la question de la collecte des objets actuels, ainsi que la présentation muséologique de faits urbains et modernes a été largement examinée. L’utilisation des moyens médiatiques divers apparaît désormais comme indispensables, mais ses limites restent à déterminer. Marc-Olivier Gonseth, conservateur du musée ethnographique (souligné par nous) de Neuchâtel (MEN) en Suisse (à Genève aussi, on utilise délibérément ce mot pour désigner le MEG, « musée d’ethnographie » de la ville ) a montré comment, à Neuchâtel, on utilise des supports classiques et médiatiques pour ses présentations.

    Il a rappelé aussi les liens durables entre le musée de Neuchâtel et un institut de recherche installé sur place. Une intervention (de l’Estoile) a souligné que le musée anthropologique d’aujourd’hui ne peut plus être une encyclopédie des cultures du monde ; il doit être un musée de la relation avec les autres, ce qui nécessite. autant que dans le passé, des anthropologues pour créer cette relation de manière signifiante.

    Les intervenants à cette table-ronde ont, dans des perspectives diverses, souligné l’importance de la présence continue (et rétribuée !) d’ethnologues anthropologues, ceci également au niveau décisionnel, dans les musées qui concernent les cultures du monde, et qui prétendent les faire connaître.