• Effets « mutatifs » des processus de création du savoir anthropologique - fin

     

    Les déplacements de sens, de l’origine à sa mutation, consistent pour l’anthropologue à réinterroger sans cesse le décalage entre objet et contexte, entre objet et prénotions et enfin, entre objet et fantasme (les siens et ceux de sa culture). On passe alors de l’artefact d’un « régime de valeur » (selon la formule d’Arjun Appadurai) à un autre prétendu témoigner de cette alchimie.

     

    Les écrits anthropologiques vont dans le sens de ces transformations ; repositionnements identitaires qui soulèvent la question de l’altérité : Serait-il concevable qu’il existe un chemin possible entre l’anthropologue et son sujet d’analyse ? Des échanges culturels et de savoir entre eux ont-ils lieu ? De quelle manière pourraient-ils se rejoindre dans des engagements communs ? Quel est l’impact de ces hybridations sur l’analyse supposée ? Il va de soi que de manière générale, les types de relations que ces entités exercent l’une contre l’autre ou l’une avec l’autre, interférent sur le champ de la recherche. Une fois les savoirs anthropologiques remaniés, les communications scientifiques sont censées rendre compte de ces interactions, voire de ces transformations. En ce sens par le jeu des interprétations le spécialiste reste acteur tout en devenant objet de sa propre étude. Nous sommes donc à même de nous demander ce qui constitue et caractérise une étude anthropologique ? Nous supposons que pour ce faire, les travaux scientifiques doivent s’ancrer dans une sorte de « processus testimonial » tant ils sont liés à un besoin de témoigner de l’histoire d’un peuple, de l’histoire de l’Homme.